Lectures 2020 : chapitre 1

Les six premiers mois de 2020 sont passés vite (facile à dire quand on voit la ligne d’arrivée), ont été souvent très longs, durs aussi, avec leurs joies, leurs doutes, l’angoisse de vivre au jour le jour, et heureusement leur rendez-vous presque quotidien de lecture, pour s’évader un peu et se glisser quelques temps dans un autre univers, peut-être pas moins fou que le nôtre, en tout cas différent.
Et la bonne nouvelle c’est que je n’ai que des ouvrages que j’ai énormément appréciés !

 

La Grande famille de Jo March (Jo’s boys, and how they turned out) de Louisa May Alcott

Le temps a fait son œuvre. À côté de Plumfield se dresse dorénavant une véritable petite université dans laquelle on vient de loin pour étudier. Les garçons de Jo sont maintenant de solides gaillards égaillés de par le monde, mais ils n’oublient pas pour autant Plumfield, ni bien sûr Mme Jo, plus que jamais utile dans les moments délicats : ceux où les cœurs encore tendres connaissent leurs premières véritables épreuves !
Éditions Casterman

Si vous suivez mes lectures passées, vous savez sûrement que j’adore Les Quatre filles du Dr. March, dont je lis la saga depuis quelques temps autour de la période de Noël. Et dont voici le dernier tome !
Autant j’avais eu un peu du mal avec Le Rêve de Jo March (Little Men) et son univers trop enfantin, autant retrouver les mêmes personnages dix ans plus tard avec des enjeux très différents fut un réel plaisir. Place aux réflexions sur la société américaine de l’époque (comme le vote des femmes), aux questionnements des personnages sur leur avenir, aux amours tendres et douloureuses, aux situations cocasses ou inquiétantes, et aux petites interventions de la narratrice/autrice ponctuées d’humour et de fraîcheur.

J’ai vraiment aimé l’évolution des personnages auxquels on ne peut que s’attacher au fil des pages ! Choisir entre Les Quatres filles du Dr. March et La Grande famille de Jo March ? À l’heure actuelle mission impossible.

 

Ces Âmes chagrines de Léonora Miano

Sans l’amour d’une mère, on grandit incomplet, bancal, le cœur plein de failles. À l’image d’Antoine, dandy dédaigneux qui promène sa morgue et sa vanité dans les soirées mondaines et s’aveugle de lumières artificielles pour se détourner de la douleur qui le hante. Mais bientôt, Maxime, son frère tant jalousé, ramènera Thamar au pays, au Mboasu. Dépossédé de l’objet de sa haine, de cette mère qui l’a abandonné, Antoine se retrouve seul face à son âme chagrine. Il va alors devoir découvrir le chemin de sa rédemption pour apprendre à – s’ – aimer…
Éditions Pocket

Cela faisait un moment que je n’avais pas lu un livre aussi rapidement (six jours), happée par les personnages, leur histoire, et la plume de l’autrice. J’avais déjà eu un coup de cœur pour Léonora Miano, et j’ai vraiment très envie de continuer à découvrir son œuvre.

Décrire la souffrance, les liens familiaux, la quête de soi, ou encore la société post-coloniale à travers des personnages forts, des situations émouvantes, le tout avec tant de justesse !
Que dire d’autre ? Peut-être que ce sont les meilleurs livres qui nous laissent sans voix, car comme pour son autre ouvrage que j’ai lu, j’ai du mal à poser des mots sur cette lecture, si ce n’est qu’ elle nous plonge dans l’âme humaine et sa complexité avec subtilité.

 

Le Couteau sacrificiel (Familiar spirit) de Lisa Tuttle

Sarah s’installa confortablement dans le canapé et ouvrit le manuscrit poussiéreux : journal de Nancy Owen pour l’année 1923. « J’étais comme droguée, et je restai impuissante quand, de son sac de cuir, Jade sortit un couteau. Il saisit Yolanda par les cheveux et lui tira la tête en arrière de façon à lui dégager le cou. Puis d’un geste brusque et violent il lui trancha la gorge. Le sang gicla, inondant le corps nu de Jade… »
Couverte d’une sueur glacée, Sarah referma le Journal d’une main tremblante. Derrière elle, sans un bruit, la porte se referma doucement. La lumière clignota puis s’éteignit et Sarah se retrouva seule dans le noir…
Éditions J’ai lu

J’ai choisi cette lecture un peu au hasard. Lisa Tuttle était dans ma liste d’autrices à lire, et cet ouvrage dans ma liseuse depuis un moment. Sans savoir vraiment pourquoi, j’associais ce roman au genre de la science-fiction. Évidemment il m’aurait suffi de chercher le résumé sur la toile pour me rendre compte de ma méprise.
Mais j’avais envie que cette impulsion, ce saut dans l’inconnu me porte, me surprenne.
Et quelle surprise !

Si vous connaissez déjà Lisa Tuttle, vous devez bien rire de ma naïveté. Fantastique et épouvante, voilà les genres qui caractérisent le plus cette célèbre autrice, surtout au travers de nouvelles. Ici, il s’agit de son premier roman et peut-être que le titre français m’aurait mise plus sur la voie de l’horreur (d’ailleurs je m’interroge encore sur le choix de cette traduction). C’est la version anglaise que je possède, et dès les premières pages, le malaise s’installe.
Cette histoire, bien que l’on pourrait la qualifier de classique, voire peu originale, m’a glacée du début à la fin, qui m’a longtemps hantée ! Moi qui d’habitude lis le soir, j’ai évité de suivre cette routine pour grignoter ces pages d’horreur en journée. Lisa Tuttle sait insuffler une ambiance en quelques lignes et nous tenir en haleine jusqu’au bout.

J’ai très envie de découvrir plus d’ouvrages de cette autrice américaine et, même si j’hésite encore à lire ses nouvelles d’épouvante, j’ai acheté des romans young adult (on trouve pas mal de ses œuvres en anglais sous format électronique à petit prix sur le site Cultura).

Bref, une autre autrice à suivre !

 

Notre-Dame de Paris de Victor Hugo

Paris, 1482. Autour de la belle bohémienne Esmeralda, dont la danse résonne sur le parvis de Notre-Dame, gravitent trois prétendants prêts à tout pour la conquérir : Phoebus, noble capitaine, Claude Frollo, prêtre sans foi, et le célèbre Quasimodo, bossu au grand cœur… Surplombant le roman, la cathédrale, vivifiante Babel, lieu de refuge et d’épouvante aussi, voit se presser autour d’elle le peuple, acteur de l’Histoire en marche. Récit historique à la langue pittoresque et roman noir tout de meurtres et de mystère, Notre-Dame de Paris connaît, aujourd’hui encore, une popularité sans égale.
Éditions Flammarion

Le dessin animé Disney (et ses produits dérivés que j’ai tant chéris petite, notamment la Barbie Esmeralda), puis la comédie musicale avec laquelle j’ai continué de grandir, m’ont toujours attirée vers l’œuvre originale de Victor Hugo, que je souhaitais lire un jour. Et je me suis enfin lancée !

Malgré des longueurs dans quelques rares chapitres descriptifs, j’ai aimé me plonger dans cette lecture, pleine d’humour, de réflexions, avec des personnages forts, frappés par la fatalité. Claude Frollo, quel personnage ! C’est lui qui m’aura le plus marquée, avec l’histoire d’Esmeralda.
J’ai vraiment adoré découvrir la véritable histoire, tant de fois adaptée et déformée, et je serais curieuse de découvrir d’autres adaptations plus anciennes comme des films des années 1920. J’ai d’ailleurs revisionné Le Bossu de Notre-Dame de Disney, redécouverte intéressante et nostalgique (j’ai été étonnée du rôle plutôt badass d’Esmeralda d’ailleurs).

 

Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie

«En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire.» Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu’on change de pays, et lorsque la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et nous offre une grande histoire d’amour, parcourant trois continents d’un pas vif et puissant.
Éditions Folio

J’adore ce genre de roman, qui tisse lentement et avec profondeur une histoire, des personnages, un passé et un monde autour duquel ils gravitent, et en même temps une réflexion sur la société. Americanah nous offre tout cela et m’a personnellement donné à lire un point de vue que je n’avais encore jamais lu auparavant.
Une lecture émouvante et enrichissante.

 

Magazine Jentayu

On change de format avec pour la première fois ici une revue littéraire. Entièrement dédiée à l’Asie dans son ensemble, de la Thaïlande en passant par l’Indonésie, Taïwan, la Mongolie, ou encore la Corée du Sud, et des pays plus connus littérairement en France comme la Chine, mais aussi dédiée à la littérature dans toute sa richesse : poésie, nouvelles, essais, extraits de romans, tout y est !
Chaque numéro s’attache à une thématique : Exil, Dieux et Démons, Histoire et Mémoire ne sont que quelques exemples de la richesse des sujets abordés.
J’avais demandé leur dernier numéro, L’Avenir, à Noël dernier par curiosité, et c’est un énorme coup de cœur !

Les Éditions Jentayu ont même lancé un numéro spécial en libre accès sur leur site autour du thème du coronavirus, et de l’épidémie plus généralement : une belle occasion de découvrir cette revue gratuitement !

Retrouvez leur site internet ici : http://editions-jentayu.fr/

Et un entretien très intéressant avec son fondateur ici : https://www.comptoirdelamousson.com/post/editions-jentayu-precieuse-passerelle-entre-les-continents

 

Et vous ? Quelles lectures vous accompagnent en 2020 ?

 

 

 

6 commentaires sur “Lectures 2020 : chapitre 1

  1. Je suis actuellement dans ma cinquième lecture de l’année. D’abord, deux romans japonais dont j’avais parlé dans un précédent article et là je suis dans le troisième tome de la trilogie Muchachas de Katherine Pancol, je les dévore ^^

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